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Sauver le monde en 3 mois
23 octobre 2009

J'aurais du faire sciences pipo ou comment faire un post en résumant le Routard

Kaka a raison, un petit rappel historique s’impose. Ici nous n’osons pas trop parler de l’histoire du Cambodge, nous ne savons pas encore comment est vue l’histoire de la colonisation par les Français d’une part, la période des khmers rouges et son après d’autre part.

Apparemment les étudiants ne connaissent pas l’histoire récente du pays. La période des khmers rouges commence seulement depuis cette année à être enseignée au lycée. A priori à Phnom Penh les gens en savent un peu plus, mais dans les campagnes c’est le silence total sur le sujet. Finalement les étudiants viennent presque forcément de parents qui ont été victimes des événements, et/ou qui y ont participé, d’un bord ou d’un autre. Les professeurs ici en parlent spontanément mais surtout pour dire que les khmers rouges sont toujours là, au gouvernement, ce qui ne permet pas au Cambodge d’avancer et de laisser ce passé derrière lui.

Dans les grandes lignes que s’est-il passé au 20e siècle ?

Le Cambodge a été depuis plusieurs siècles occupé par Vietnamiens, Chinois et surtout Thaïlandais. Le Vietnam et la Thaïlande sont aujourd’hui encore les voisins peu aimés. A partir de la moitié du 19e siècle, la France occupe le Vietnam et en profite pour « conclure une alliance » avec le Cambodge, pour l’aider à lutter contre ses différents envahisseurs, sous la forme d’un protectorat. La France contribue très fortement à rendre à Angkor sa splendeur, construit des routes, des hôpitaux, des écoles publiques et colonise.

Le milieu du 20e siècle voit un retour très très progressif de l’autonomie du Cambodge, pacifiquement et en 1954, le Cambodge obtient la reconnaissance officielle de son royaume souverain.

La guerre Vietnam/USA éclate, et le Cambodge choisit de rester neutre. Les USA le leur font payer en armant les mouvements extrémistes, soutenus par la Thaïlande et le Vietnam du Sud pro-américains.  Durant toutes ces années, le Cambodge peine donc à trouver un équilibre et une paix politiques. Des révoltes éclatent, violemment réprimées. Au même moment, la révolution culturelle chinoise fai des petits au Cambodge et donne naissance aux premiers groupes de khmers rouges. En 1970, coup d’état, le roi est renversé par un prince soutenu par la CIA. Le roi destitué, Sihanouk, en exil à Pékin appelle le peuple cambodgien à la résistance. Des milliers d’insurgés envahissent Phnom Penh et sont massacrés. Les rescapés prennent le maquis et rejoignent les khmers rouges. Toujours en 1970, Nixon ordonne la chasse des révolutionnaires vietnamiens en territoire Cambodgien, concrètement en bombardant par plus de 3600 raids aériens les campagnes cambodgiennes. Les paysans fuient vers Phnom Penh dont la population passe de 600 000 à 2 millions d’habitants en 1970. Jusqu’en 1975 le pays est rongé par des luttes internes incessantes, des affrontements éclatent partout, la guérilla khmère rouge entreprend de libérer les campagnes du joug de la dictature imposée en 1970. La guerre du Vietnam prend fin mais les bombardements américains se poursuivent au Cambodge.

En 1975, les khmers rouges sont les vainqueurs par KO. Les responsables gouvernementaux se sont enfuis, aidés par la CIA. Les habitants accueillent les révolutionnaires libérateurs à bras ouverts. Mais la prise de pouvoir par les khmers rouges n’est pas la libération attendue.

En 48h, les « libérateurs » procèdent à l’évacuation totale de Phnom Penh. 2,5 millions de personnes sont déportées de force vers les campagnes, sans aucune exception ni pour les invalides, les personnes hospitalisées. Cet exode est à l’origine du décès de dizaines de milliers de personnes. En quelques jours, la ville est vidée, les églises sont brûlées, les magasins pillés, c’est l’ « année zéro ».

Dans la foulée toutes les villes du Cambodge sont évacuées, la population doit gagner les rizières et assurer l’autosuffisance alimentaire du Cambodge. Les militaires sont exécutés. Fonctionnaires et intellectuels internés. Le reste est « le peuple » et est réduit en esclavagisme.

Les citadins s’habituent mal à leurs nouvelles conditions de vie, les hopitaux sont interdits d’accès, les morts se multiplient.

Toute la société est réorganisée sur un modèle militaire appelé Angkar qui vise à éliminer toute forme de privilège (sauf pour les combattants de l’Angkar) et tout forme d’intellectualisme ou d’ouverture vers un pays étranger. Les idéologues de l’Angkar considèrent qu’il n’y a pas lieu d’épargner « inutilement » des vies puisqu’il faut tout reconstruire différemment et qu’un million de jeunes est suffisant pour cela.

Les khmers rouges, dirigés notamment par Pol Pot (Politique Potentielle, joli nom) rêvent de reconstruire l’Empire cambodgien tel qu’il a existé des siècles auparavant, notamment en s’étendant sur des régions du Vietnam, ce qui pousse en 1978 le Vietnam à réagir, à envahir le Cambodge et à chasser les khmers rouges de Phnom Penh. Ils installent des Cambodgiens au pouvoir et repoussent les khmers rouges à la frontière thaïlandaise. Ces derniers reprennent alors la guérilla avec un nouveau moyen de terreur : les mines.

Après 11 ans d’occupation, les accords de paix sont signés au Cambodge et le Vietnam se retire. Début 1992 les casques bleus débarquent, à 20 000. Mais ce n’est qu’en 1997 que Pol Pot est arrêté et jugé. En 1998, des élections sont organisées. Les responsables khmers rouges qui se rallient au gouvernement et cessent la guérilla obtiennent des postes de députés. D’autre peuvent choisir d’intégrer l’armer et de conserver leur grade. Depuis début 2009 les premiers procès s’ouvrent pour juger les principaux génocidaires.

Difficile de résumer une histoire si complexe, si longue et si douloureuse en quelques lignes, donc que les connaisseurs parmi les lecteurs me pardonnent les imprécisions et raccourcis, et surtout apportent des compléments! Pourquoi je vous raconte tout ça alors que ce n’est que ce que je peux en lire et que je ne suis pas spécialiste ? Parce que c’est toute la société cambodgienne d’aujourd’hui qui est marquée par ces événements, les différentes occupations, le génocide des intellectuels, la présence des casques bleus etc et que tous les sujets des prochains posts prévus  nécessitent d’avoir d’abord un peu parlé de l’histoire du pays.

Voilà qui va vous mettre de bonne humeur pour la journée !

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Commentaires
D
J'attends l'historique du Amok au prochain post (et si elle est bien faite, je vous prête mon exemplaire de "L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge" pour parfaire votre préparation aux concours des IEP...)
K
pas mal quand meme.... Tel mon ex prof de philo, j'ai fait un copier-coller sur google pour voir d'ou ca avait ete pompé : meme pas....
A
Ouh là, bien trop long pour être labellisé résumé sc-pipo ! Merci d'y retravailler ...
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